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Dans la vallée de l’Arve, en hiver, 70 % des émissions de particules fines PM2,5 proviennent du chauffage bois selon Santé publique France. La pollution de l’air est responsable de 8 % des décès, ce qui représente un nombre de décès anticipés de l’ordre de 85 par an et en moyenne neuf mois d’espérance de vie perdue à 30 ans. De façon générale, l’exposition quotidienne sur plusieurs années à la pollution de l’air, et en particulier aux particules fines, favorise le développement de maladies chroniques : maladies cardiovasculaires, respiratoires, neurologiques, cancers...
Santé publique France / septembre 2017
la combustion de bois dans les foyers domestiques (chaudières, inserts, foyers fermés et ouverts, cuisinières, etc) contribue pour une large part en France aux émissions annuelles nationales d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) à hauteur de 59%, de benzène pour 58% et de particules fines primaires (PM2,5) pour 44%.
Le label Flamme verte, quant à lui, ne reflète pas les conditions d’usage réelle chez les usagers. Les conditions normalisées ... sont souvent relativement éloignées des conditions réelles de fonctionnement. La réalisation de tests suivant la norme prEN16510-1 conduit : à sous-estimer fortement les émissions réelles de polluants, notamment de CO et COVt émis en grande quantité lors de l’allumage et du régime de braises et de PM émis essentiellement lors de l’allumage (pour ces polluants, la réalisation des prélèvements tels que décrit dans la norme pendant la période de 30 minutes, qui démarre trois minutes après la mise en place des bûches dans la chambre de combustion c’est-à-dire la période de combustion vive, au lieu d’un cycle entier de combustion participe fortement à cette sous-estimation).
INERIS / mai 2018
La combustion du bois est la source la plus émettrice de polluants toxiques pour la santé. Les particules de combustion émises par la combustion du bois sont les plus nocives, semblables en termes de composition aux particules diesel (fioul de chauffage et gazole routier), notamment en raison des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) extrêmement cancérigènes qui entrent à la fois dans la composition des particules fines mais également des gaz émis par la combustion du bois.
La combustion du bois peut émettre jusqu’à 35 fois plus de HAP cancérigènes que le fioul domestique, et bien plus encore comparativement à la combustion du charbon ou du gaz. En plus de leur caractère cancérigène, ces particules carbonées sont également les plus toxiques pour les systèmes respiratoires, cardiovasculaires ainsi que pour le développement du foetus.
La combustion du bois est également à l’origine d’autres polluants toxiques, notamment des composants organiques volatiles, cancérigènes également.
Dangereuse pour la santé, la combustion intensive du bois n’est pas bonne non plus pour le climat. Si la croyance populaire, savamment entretenue, veut qu’elle soit neutre en carbone, en vérité, il n’en est rien : à quantité égale, la combustion du bois est plus émettrice de CO2 que n’importe quelle autre énergie ! Certes, les arbres absorbent du CO2 – CO2 d’ailleurs habilement retranché des émissions liées à la combustion du bois pour faire croire en sa neutralité carbone. Mais si celle-ci peut être réelle lors de faible consommation des ressources en bois, elle ne fonctionne plus au rythme actuel de déforestation et de consommation du bois, qui rend impossible à nos forêts de remplir leur fonction absorbeuses de CO2, y compris en Europe.
C’est le sens d’une lettre publiée dans la revue Nature – et envoyée à l’Union européenne – par des chercheurs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) . Ces scientifiques alertent sur le danger du développement industriel des forêts européennes, qui ne permet pas de compenser l’augmentation des émissions de CO2 liées au développement des centrales et chauffages au bois et ils estiment que si rien n’est fait la filière bois énergie sera responsable, à elle seule, d’un accroissement de 10 % des gaz à effet de serre dans les dix prochaines années.
Dr Thomas Bourdrel (collectif Strasbourg Respire) / avril 2021
Une campagne d'échantillonnage d'un an à Athènes, en Grèce, où plus de 150 échantillons ont été analysés pour 31 HAP et un large éventail de marqueurs chimiques, a été combinée à une factorisation matricielle positive (PMF) pour limiter la variabilité temporelle, les sources et le risque cancérigène associé avec les HAP. Il a été constaté que la combustion de la biomasse (BB), source majoritairement présente lors des épisodes de pollution intense hivernale (observée pour 18 % de jours de mesure en 2017), a conduit à des niveaux hivernaux de HAP 7 fois plus élevés que pendant les autres saisons et était aussi important pour les concentrations moyennes annuelles de HAP (31 % ) que les sources de diesel et de pétrole (33 % ) et d'essence (29 % ). La combustion domestique de la biomasse est identifiée comme une source considérable de HAP cancérigènes... La source locale de combustion de la biomasse, présente presque exclusivement pendant la période hivernale, apparaît comme le contributeur le plus important à la toxicité cancérogène des Σ HAP (43 % sur une base annuelle). Par conséquent, l'exposition hivernale est considérée comme responsable de la plus grande partie (76 %) du risque excédentaire estimé de cancer au cours de la vie. Malgré le grand nombre de travaux à ce jour sur les HAP, des études similaires sont étonnamment rares en Europe et aux États-Unis...
Annual exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons in urban environments linked to winter time wood-burning episodes (EuropeanGeosciencesUnion) / décembre 2021
Les nouveaux poêles à bois présentés comme plus respectueux de l'environnement émettent encore 750 fois plus de particules fines qu'un camion poids lourd moderne, selon un rapport. Seuls les poêles qui répondent à la norme d'écoconception peuvent être légalement vendus à partir de début 2022 au Royaume-Uni et dans l'UE, mais les experts ont déclaré que la réglementation était scandaleusement faible. Le rapport a utilisé des données sur les émissions produites par les poêles dans des conditions de laboratoire parfaites et la pollution pourrait être encore plus élevée dans l'utilisation quotidienne, ont déclaré les chercheurs, les poêles plus anciens étant bien pires. Un nouveau poêle à bois, respectant la réglementation la plus stricte que nous ayons et ne brûlant qu'un kilogramme de bois dans des conditions optimales, polluera un million de mètres cubes d'air complètement pur jusqu'au niveau de référence de l'Organisation mondiale de la santé . La transition verte consiste en fait à arrêter de brûler des choses. La combustion domestique du bois est la principale source de pollution atmosphérique par les PM2,5 au Royaume-Uni, produisant trois fois plus de pollution que le trafic routier. La situation est la même dans l'UE, les poêles à bois domestiques émettant environ la moitié de toutes les PM2,5 et de la suie. La norme d'écoconception a été élaborée par l'UE et permet aux poêles à bois d'émettre 375 g de PM2,5 pour chaque gigajoule (GJ) d'énergie produite. En revanche, la dernière norme pour les poids lourds est de 0,5 g par GJ.
‘Eco’ wood stoves emit 750 times more pollution than an HGV, study shows (The Guardian) / octobre2021
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